Peu de régiments peuvent se vanter de compter un archevêque parmi leurs anciens aumôniers. C’est pourtant le cas du premier aumônier des Carabiniers Mont-Royal, ancêtres du régiment actuel, Mgr Édouard-Charles Fabre.
Lors de la création du régiment, en 1869, le statut d’aumônier régimentaire n’était pas encore reconnu par les autorités de la milice et ne le fut qu’un quart de siècle plus tard. Précédant les autorités militaires d’Ottawa, les Carabiniers Mont-Royal avaient pris sur eux de réclamer un aumônier aux autorités catholiques du diocèse de Montréal dès leurs débuts, en 1869 et officialisèrent son statut au sein de l’unité par un ordre du régiment.
Mgr Fabre céda sa place au chanoine Édouard Morin lorsqu’il fut élu à l’épiscopat comme coadjuteur en 1873 avant de devenir évêque de Montréal en 1876 et archevêque en 1886.
Mgr Fabre venait d’une grande famille québécoise, mêlée de près au monde politique et des affaires du temps. Son père, un libraire, fut maire de Montréal de 1849 à 1851. Sa sœur, Hortense, était l’épouse de sir Georges-Étienne Cartier. Et son frère Hector fut journaliste, sénateur, puis commissaire général du Canada à Paris de 1882 à 1910. Un de ses oncles, Charles-Ovide Perreault, faisait partie des Patriotes et fut tué à la bataille de Saint-Denis, en 1837.
Pierre Vennat